Salut petit bec sucré ! 🙂 Article un peu spécial aujourd’hui et j’espère ne pas t’assommer avec mes longues phrases. Pour cette Journée Internationale des Droits de la Femme, je participe pour la première fois à la BattleFood. Oui mais qu’est-ce c’est? Il s’agit d’un défi culinaire reposant sur un thème défini et choisi par la marraine/parrain de chaque édition. Tout le monde peut y participer, que tu sois bloguer ou non. Il n’y a pas de récompense à la clé, mais juste le plaisir de partager ses recettes et de se donner un petit challenge.
Pour cette 70ème édition, la marraine n’est autre que Cooking and Bon Appétit, qui a été choisi par la marraine de l’édition #69 Poppy Seed Channel. Si tu veux suivre les prochains challenges, je t’invite à faire un tour sur le blog de l’administratrice de la page Facebook Graine de Faim. Enfin la liste de tous les participants se trouvent en bas de page.
Pour revenir au thème de l’édition #70, Marie a eu l’ingénieuse idée de nous proposer une thématique en lien avec l’actualité puisqu’aujourd’hui, le 8 mars 2019, c’est la Journée Internationale du Droit des Femmes. Quelle belle occasion que de rendre hommage aux femmes inspirantes à travers la cuisine et la pâtisserie.
Je te vois venir, en regardant mes photos, tu vas peut-être te dire que je rends hommage aux femmes en mettant du rose dans ma recette. Non non non, ne te méprends pas, je suis plutôt la première à contredire les clichés comme quoi le bleu c’est pour les garçons et le rose pour les filles. Au contraire, ma participation à ce thème et la façon dont j’ai choisi de l’amener se trouve à mille lieux des stéréotypes.
Depuis un moment, je me suis fait la réflexion suivante : lors d’une discussion, si nous parlons de grande gastronomie française et de chefs étoilés, ce sont quasi-exclusivement des noms masculins qui nous viennent à l’esprit. À part Anne-Sophie Lepic ou Hélène Darroze qui sont les plus souvent médiatisées, on en oublie les autres. C’est comme s’il existait deux cuisines : la cuisine privée ou oserais-je dire « ménagère », est celle qui est réservée aux femmes. À son opposé, la cuisine publique se trouve être la haute gastronomie, qui est se trouve injustement réservée aux hommes, et ceci depuis trop longtemps. Si une poignée de femmes arrivent peu à peu à gravir les échelons et si certains papas se mettent à cuisiner, à une plus grande échelle, tout ceci est encore trop modeste. Et c’est là que le bât blesse : les grands chefs sont les premiers à faire l’éloge d’une femme ou d’une mère à qui il doit son inspiration. Alors pourquoi ne pas abandonner le facteur viril de ce milieu pour laisser une place à la gent féminine qui pourtant est une source d’influence évidente? Le débat peut être long et houleux, mais je te laisse méditer là-dessus.
Dans l’histoire de la cuisine, dite donc publique, on se souvient surtout des mères lyonnaises dont les héritiers ne sont entre autre que certains Paul Boscuse ou Alain Chapel. Principalement issues des classes rurales, ces domestiques du 18e et 19 siècle sont parties tenter leur chance en ville chez des familles bourgeoises. D’années en années, elles découvrent leurs potentiels culinaires et décident de tenter leur chance en ouvrant leurs propres établissements. Aujourd’hui, elles font encore la renommée gastronomique de la ville de Lyon. Parmi elles, on reconnaît la Mère Filloux et ses fameuses quenelles au beurre d’écrevisses; ou encore la Mère Blanc et sa célèbre poularde de Bresse à la crème.
Si certaines sont restées mémorables, d’autres sont injustement passées dans l’oubli, c’est le cas de Marie Bourgeois, qui a pourtant été couronnée de trois étoiles au Guide Michelin. Cheffe de 1933 à 1937, elle fut la première femme couronnée par le club des Cent en 1923, et aujourd’hui, elle est malheureusement partie aux oubliettes.
Ainsi, pour cette BattleFood #70 et en ce 8 mars 2019, j’ai décidé de lui rendre hommage en vous proposant l’un de ses desserts signatures, j’ai nommé l’île flottante aux pralines roses. Comme il n’existe aucun livre sur son prodigieux travail, j’ai dû improviser avec ce que je connaissais de la recette initiale. C’était également l’occasion pour moi de réaliser pour la première fois mes propres pralines roses maison, mais tu peux bien sûr les acheter toute faite.
J’espère que ce long épilogue ne t’aura pas trop ennuyé ou rebuté, mais dans un jour comme celui-ci, je ne pouvais pas seulement lancer mon article sans en dire plus sur son histoire et sur les enjeux des femmes dans le secteur de la grande gastronomie.
Maintenant c’est bon, on va pouvoir commencer à pratiquer.
Ingredients
Pour la crème anglaise
- 25cl lait entier microfiltré
- 1/2 gousse de vanille
- 2 jaunes d’oeufs
- 30g de sucre
Pour les blancs en neige
- 2 blancs d’oeufs tempérés
- 40g de sucre en poudre
- 50g de pralines roses
Instructions
Préparation de la crème anglaise
- Tout d’abord, verse le lait dans la casserole puis coupe la demi-gousse de vanille en deux. Récupère les grains à l’aide d’un couteau pour les mettre dans le lait. N’oublies pas de déposer la demi-gousse dans le lait pour accentuer les parfums.
- Fais chauffer ton lait à feu moyen afin de faire infuser la vanille, mais il ne faut surtout pas faire bouillir le lait, JAMAIS ! Crois-moi, j’ai fais cette erreur pour ma première crème anglaise, je ne m’en suis toujours pas remise.
- En parallèle, dans un grand bol, fouette les jaunes d’oeufs avec le sucre jusqu’à ce que l’ensemble blanchisse.
- Quand le lait commence à frémir sans pour autant bouillir, enlève la gousse de vanille et verse la moitié du lait sur les jaunes et le sucre, mélange bien et transvase le tout sur le reste de lait dans la casserole.
- Laisse chauffer tout en mélangeant à la spatule. Attention, la crème ne doit surtout pas dépasser les 84°C ! Sans quoi les oeufs seront trop cuits et ça se sentira au nez et au goût. Si tu n’as pas de thermo-sonde, pour savoir si la crème est prête, celle-ci doit juste napper la spatule.
- Une fois la crème anglaise prête, verse-la dans un plat et filme-la au contact. Réserve-la au frigo jusqu’à refroidissement.
Préparation des blancs en neige
- Dépose les blancs d’oeufs tempérés dans un bol et fouette-les énergiquement. Ajoute le sucre progressivement.
- Quand les blancs sont bien serrés, ajoute délicatement les pralines roses à la spatule.
- Pour la cuisson des blancs, il y a différentes maisons : certains les pochent dans de l’eau bouillante, pour d’autres, il y a la technique du micro-onde. Pour ma part, j’ai choisi la cuisson au four : il te suffit de déposer les blancs en neige dans des demi-sphères légèrement huilées et de les mettre au four pour 3 minutes à 180°C (four préchauffé bien sûr). Si tu n’as pas ces fameux moules en silicone, des bols en verre feront l’affaire.
- Démoule les blancs en les retournant les moules, si ça ne tombe pas, tu peux t’aider d’une cuillère.
- Répartis la crème anglaise dans des ramequins ou assiettes creuses et dépose délicatement les blancs aux pralines roses.
- Régale-toi et n’oublies pas d’avoir une petite pensée pour Marie Bourgeois !
Liste des autres participants BattleFood #70 :
Marie – Cooking and Bon Appétit // Coraline aka Poppy – Poppy Seed Channel // Anna – Annalovesfood // Cara – La Table de Cara // Carole – Ramène la popotte // Hélène – Keskonmangemaman // Lova – Graine de Faim Kely // Virginie – Virginie Moreau Blog // Nathalie – Itinéraires gourmands // Fabienne – Famoh // Catalina – Le Blog de Cata // Andrea – Seed Root and Leaf // Claire – Caillebot // Maria – Recettes d’une Crétoise // Lic - Les Gateaux de Lic
13 commentaires
C’est un bel hommage que tu lui rends, ainsi qu’à toutes les femmes cheffes. Par contre suite à une inscription (très) tardive, je n’apparais pas sur ta liste de participants. Peux-tu me rajouter stp ? Merci. Biz.
Bonjour Lic, Merci beaucoup pour ton message !
Tu as bien fait de me prévenir, c’est corrigé 😉 A bientôt !
Très bel hommage et une jolie et douce recette!
bises
Lova
Merci beaucoup ! Il faut dire que j’étais inspirée 🙂
Merci d’avoir fait revivre Marie Bourgeois, un très bel hommage ! Cette recette est au top (j’ai un sacré faible pour les pralines roses en plus :p) tout comme tes photos !! Belle soirée, bises !
Un grand merci à toi Marie de m’avoir permis de lui rendre hommage ! 🙂
Moi je n’aime pas trop les desserts, mais tes photos sont si belles que m’ont donné envie 🙂 Bravo à toi et à Marie Bourgeois
Merci beaucoup Andrea ! J’espère pouvoir te faire encore changer d’avis 😉
Merci pour cette découverte de Marie Bourgeois . Je découvre ton blog, tes belles recettes et les magnifiques photos avec plaisir.
Et tes pralines roses maison, j’adore. Peu sucrées comme j’aime et avec de belles amandes (je n’ai pas trouvé la recette…)
Bravo pour ta nomination de marraine avec cette recette.
Belle journée et à bientôt pour la bataille Food #66 !
Merci beaucoup Valérie pour cet adorable messages et tes encouragements. Je suis ravie de cette nomination et je vais tenter de tenir au mieux mon rôle de future marraine ! A très bientôt !
Bravo pour la Battle Food ! Tu remportes cette édition et c’est bien mérité 😉
Hâte de voir tes prochaines recettes !
Anna
Merci beaucoup Anna pour ton message ! Ravie de voir que mon article t’ai plu ! Je vais essayer de faire aussi bien pour la suite alors 😉
[…] désigné Claire pour poursuivre l’aventure – vous souvenez-vous de ses incroyables îles flottantes aux pralines roses en hommage à la cheffe Lyonnaise : Marie Bourgeois. La gagnante du défi de la Bataille Food #55, […]